Catamaran Black Pearl

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Départ de Isla Mujeres


Après notre étape mexicaine, nous vizons Panama, son canal et surtout le Pacifique qui nous tient à coeur. Un an dans la Caraïbe, c'est bien, mais il faut penser à poursuivre vers le Pacifique. Le plus difficile ici est de gagner de l'Est contre le vent alisé (vent d'Est), On réussi finalement, une belle traversée avec une coupure à Isla Providencia qui nous permet de nous remettre avant Colon et le Panama.

Vendredi : départ de Isla Mujeres Et oui, nous ne sommes pas supersticieux, nous partons même les vendredi. une fois j'ai décalé un départ prévu un vendredi pour partir le samedi à minuit deux, et ben j'ai pas eu de vent, donc depuis ce jour-là, je me dis autant partir un vendredi si la météo est bonne !
Après 2 semaines à Isla Mujeres, il est temps de prendre la départ. La météo semble pas trop mal pour descendre. Il nous faut du Nord-Nord/Est. Nous nous sommes dit au revoir avec Ti'plouf et Kapuera, et nous pensions partir après un petit déjeuner vers 8h00. Au petit matin, ce vendredi 27 janvier, il est 5h00 et on se lève. Le vent est Nord, on est réveillé, allons-y ! Les enfants dorment encore, tout est calme.

La première journée de navigation se fera au moteur, ce qui, depuis le début de notre périple ne nous était jamais arrivé. Etrange. Mais nous sommes un vendredi, cela peut-il expliquer cela ? et dans ce cas le fait de voir 3 grosses tortues (luth ?) peut-il nous porter chance ? Nous ne mettrons les voiles qu'en milieu de journée, mais nous n'avançons pas vite, le vent est faible et il y a un courant. Nous devons déjà gagner un maximum d'Est pour éviter le cap du Honduras et ses récifs, pour ensuite piquer "droit" sur Isla Providencia. Le vent est plutôt sud-sud/est mais on fait avec, ça ne tape pas trop. On fait une moyenne de 4 nds, on a l'impression de se trainer, mais pas de souci à se faire, même si la nuit nous devons remettre les moteurs, faute de vent.

samedi A compter de samedi nous serons toujours sous voile. Le vent ne tourne pas au Nord comme les fichiers météo le prévoyaient (merci Monsieur Grib de mes coui@@es), mais reste Est tout de même. Ca tape un peu plus, le vent forcit. Les voiles sont bien règlées et nous filons 6 nds. On tente de pêcher mais rien ne mord, va-t-on trop vite ?

dimanche La journée de dimanche ressemble à celle de samedi : du vent, du vent, du vent, et du soleil. On file toujours à 6nds. Les successions de quart avec Laurent nous décalent peu à peu. On est presque en forme la nuit et on somnole la journée. S'il n'y avait pas les enfants on dormirait certainement ! On fait aussi des quarts pour la préparation des 3 repas.
Les journées se passent toujours sur le même modèle : un parent réveillé, un qui essait de dormir, les enfants qui jouent à la DS, aux playmobils ou regardent des dessins-animés. Je passe de longues heures à la barre à regarder la mer. Comme me le fait remarquer Laurent je n'aurais pas imaginer faire ça il y a 13 ans. Pendant ces longues journées nous en profitons pour lire, jouer nous aussi à la DS ou vérifier que tout va (ou pas). Par exemple la vanne des toilettes tribord ne fuie pas (nous avons changé tout le tuyau des toilettes avant de partir et nous ne l'avions pas essayé), les haubans "bougent" beaucoup en particulier à tribord, il faudra les retendre à Panama.
La météo ne correspond pas aux prévisions mais bon les alizés sont maintenant bien établit et nous tenons notre cap. De ce côté rien à espérer de mieux.
Laurent verra des dauphins malgré la nuit noire, ceux-ci n'apprécient pas d'être éclairé par la lampe torche et finissent par repartir.

lundi 4ème jour de navigation, balloté par les vagues qui grossissent et par le vent qui forçit (on pense à 25-30nds mais bon, on a pas d'anémomètre, alors...). Surprise pendant l'après-midi : une mouette seule....plantée sur un bout de polystyrène... curieux. Elle nous regarde arriver sans bouger, jusqu'à ce que l'étrave embarque son frêle esquiffe. Esquiffe qui s'avère être une bouée de pêcheur et qui va se prendre dans l'hélice... Super, Laurent sera obligé de plongée pour l'enlever.
Au pis tient, vu que Laurent aime l'eau pourquoi ne pas réparer la poulie de drosse de génois qui vient de lâcher. Aussitôt dit, aussitôt fait.
Avant d'attaquer la nuit nous mettrons un ris car le vent forcit toujours. La mer est belle à agitée. Le bateau monte et descend, il roule et nous fait faire des écarts quand on marche. Mais le moral est bon. Je dois me préparer à refaire du pain après mes 2 semaines de vacances "cuisine" :). Le quart de minuit s'y pretera pas mal, même si ça bouge dans tout les sens. Le plus dur sera de pétrir la pâte lorsque les vagues vous envoient au fond de la cuisine et qu'une tendinite au coude droit vous bloque. Mais quel bonheur d'aller réveiller Laurent à 2h avec l'odeur du pain qui cuit. J'ai prévu large il pourra prélever une part pour son quart (qu'il prendra simplement "le pain chaud se suffisant à lui-même !").
Pendant ce quart nous passons par des "hauts-fonds" à 30-50m. Je me retrouve entourée par pas moins de 9 bateaux de pêcheurs, dont un qui s'approche particulièrement avec un spot digne d'un phare ! Il me pointe pour ne pas m'éperonner ou quoi ?

mardi 5ème jour de navigation : ça commence à être long. Les vagues et le vent continuent de grossirent, on prend un deuxième ris. ça tape fort sous la nacelle et on découvre que de l'eau rentre. D'abord on découvre de l'eau dans la descente tribord, puis en cherchant on se rend compte que le coffre a ses fonds pleins d'eau, puis que le coffre "batteries" aussi !! ça se présente mal. Une rapide enquête nous indique que l'arrivée d'eau se fait sous les batteries. Ah ! Après réflexion et vérification on pense que cela vient des vis de la table que nous avons posé "traversante" c'est à dire qu'elles ressortent de l'autre côté du plancher, côté mer. Pffff ! Franchement la plaisance c'est pas toujours le pied.
Pour continuer dans la déveine : on pêche un poisson, et au moment de le "harponner" pour le remonter, la ligne casse !! argh !! Vénèz est très déçue même si elle a droit à quelques poissons volant venus s'échouer sur les filets avant... Y'a dû y en avoir un gros car le bout du filet babord se rompt. Laurent est ravi de devoir remettre un bout d'urgence et de se faire rosser par les vagues.
Franchement je ne sais pas comment il fait. Le pire c'est qu'il a l'air d'aimer ça (hum, c'est pas faut : réparer un truc à l'avant dans les vagues a quelques choses de grisant...). Renaud a raison : "c'est pas l'homme qui prend la mer mais la mer qui prend l'homme, mais pas la femme qui préfère la campagne" !! J'adhère tout à fait. La mer c'est une histoire d'homme.
NdP : on croise un chalut de pèche, un gros chalut, et là, je suis scotché ! Dans une mer démontée comme nous subissons (nous sommes toujours à GV 2 ris, et génois enroulé de 6 tours, bref peu de toile), les vagues dépassent les 2m (ie 4m entre le creux et la crête des vagues). Et du bateau de pèche, les pécheurs plongent à l'eau, monte dans de toutes petites embarcations, genre kayak en bois et pèche à la ligne. Cela me sidère de pratiquer ce type de pèche dans une mer aussi démontée. Je pleins ces gens et me dis qu'en terme de condition de travail, j'ai rarement vu pire.
Bonne nouvelle malgré tout : il reste moins de 100 miles, nous devrions arriver à Isla Providencia dans la nuit ! Ouf ! et Laurent annonce fiérement : la mer se calme c'est chouette ! euh... comment dire ? il prend des trucs en cachette pour être aussi jovial et optimiste ?.

mercredi à dimanche - Isla Providencia Sans se presser nous arrivons au récif au nord de Isla Providencia. Est-ce rouleur ? euh... vu comme nous tapions avant, cela nous paraît très calme. Tellement calme que nous resterons 3 jours à ce mouillage, le temps d'éponger l'eau des coffres, vérifier les fonds, les puisards. Bref, pause technique. Pfff ! Pause repos aussi car Laurent et moi sommes complètement décalés à cause des quarts. Par contre les enfants pètent la forme ! ils vont nous achever. Pendant 3 jours nous verrons défiler des petites dépressions avec de bonnes rafales. Nous sommes heureux de ne pas être en navigation. L'ancre tient très bien, et malgré le vent nous irons voir la faune et la flore locale. Nous repartons le samedi matin pour Isla Providencia, nous devons voir nos mails et en passer en prévision de Panama. Nous en profiterons pour fêter les 7 ans de Romane.
La visite succinte du nord-est de l'ile nous plait bien, surtout les enfants, c'est plein de référence aux pirates, avec des chemins, des pancartes, des canons... et des iguanes. Mais je suis pressée de rejoindre Panama, alors on vérifie la météo, on range le bateau et on repart !

lundi Dimanche après le déjeuner c'est reparti ! et évidemment, vu que nous sommes TRES chanceux (hu !hu !) on découvre un problème avec les panneaux solaires. Ben voyons ! cela ne charge plus. M'enfin. Et pour faire bonne figure, le soir, panne de gaz ! ah non ! pas possible on l'a changé à Noël, vide au bout d'un mois au lieu de 3, je veux bien que je cuisine beaucoup et surtout des desserts au four mais faut pas pousser ! So what ? s'arrêter à Isla Andréas ? non, on verra demain. La navigation est plutôt calme, le vent ne tourne toujours pas Nord, mais cela ne tape plus comme la semaine dernière. Ouf !

mardi On continue plein sud, d'après la météo, on doit trouver du vent d'ouest le long de la côte panaméenne, donc autant tirer plein sud à une allure de travers pour ensuite virer vers Colon plein Est. Bon, en début d'après-midi, le vent d'Est a l'air bien installé et je me dis que la météo et son vent d'ouest se sont planté, du coup je commence à gagner de l'Est histoire de ne pas avoir à faire trop de miles au près serré, bien m'en a pris, on ne touchera jamais de vent d'ouest, mais que de l'Est... la journée se passe bien tout de même, la mer commence à se lever mais nous prenons les vagues de travers, légèrement de l'arrière, donc ça va. (NbC : profitant d'un moment calme, à la cap, on vérifie le gaz. En fait juste un fil déconnecté... ouf !).

mercredi On finit au près serré, contre vent et vagues (merci monsieur Grib pour vos fichiers !!!). Bien évidemment, on arrive de nuit à Colon, on passe à côté des cargos au mouillage devant le port de Colon, j'aperçois les deux immenses phares de l'entrée du port, on les passe vent arrière (3/4 arrières). Il n'y a pas l'air d'avoir de cargos en mouvement, je me dis alors que c'est bien d'arriver de nuit, le canal ne doit pas fonctionner la nuit... Erreur ! Deux minutes plus tard, je me rends compte qu'un cargo nous fonce dessus. Enfin, nous fonce dessus, vu qu'on est dans le chenal et que lui aussi, on se croise mais à quelques mètres... impression bizarre ! Du coup, je scrute tout autour de nous en permance pour repérer les cargos en mouvement, et il y en a quelques uns. Mais bon, à 4h du matin, on arrivera finalement sans problème au mouillage du Flat, mouillage pour les petits navires. Voila, on y est ! Bon, on a des soucis avec les deux moteurs, mais pour l'instant, je savoure notre arrivée au porte du Pacifique...

Point de vue des enfants

Romane

Pendant les navigations on regarde beaucoup de dessins animés et en ce moment c'est les Pokemon. Pour rejoindre Panama il faut plus d'une semaine, mais on s'est arrêté à Isla Providencia pour fêter mon anniversaire. Vénéz' on l'a caline beaucoup et elle est pas malade même si ça tape, elle joue même beaucoup. Des fois je vais faire le point avec papa, j'aime beaucoup quand il m'explique. Lundi soir on a mangé des pizzas, Papa avait réparé le gaz. L'annexe tout va bien, elle ne bouge pas, les nouveaux bossoirs sont supers. Parfois on fait trop les foufous et on se fait gronder ! ou alors maman dit que nous sommes un troupeau d'éléphants et qu'on fait exprès de faire du bruit pendant qu'elle ou papa dorme. J'ai appris à faire les noeuds de chaise, et je lis tout les jours de mieux en mieux. Pour mon anniversaire j'ai arrêté la tétine !! (NbC : quand même !) et Thomas dit qu'il va faire pareil. Pour m'endormir maintenant je me raconte des petites histoires.

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