Catamaran Black Pearl

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Makemo, la partie Ouest de l'atoll


Après le "stress" (!?) de Pouheva, nous allons nous réfugier dans la partie Ouest du lagon dans un mouillage solitaire juste sous le vent d'un motu et en bordure du platier Sud de l'atoll. Entouré de patates de corail, nous passons une petite semaine à savourer notre isolement et notre chance d'être dans ce paradis de la Polynésie.

Pouheva, Rencontre avec Jacques
village de makemo Nous allons voir Jacques, un popa'a, qui nous avait gentillement accueilli à notre arrivée. On papotte et il nous fait découvrir ses plantations de tomates, de bananiers, de citron. Il nous explique qu'il s'est mis à cultiver des légumes et fruits car il n'y avait rien à Makemo, tout était importé. Cela lui demande du temps mais il a néanmoins un autre travail. Il produit 400 kg de tomates par an et il en vend au magasin pour que la population en profite. Ce qui nous frappe, c'est que les autres habitants, voyant que cela fonctionne, ne s'y mettent pas. Il nous explique que les Paumotu sont fiu de faire ce genre de travail. Ils préfèrent acheter leurs légumes au magasin et manger des cuisses de poulet (NbC : "aux hormones" de Nouvelle-Zélande) (le plat le plus courant actuellement !). Nous lui parlons de la pêche, mais il semble que cela coûte cher aux yeux des Paumotus, surtout la pêche au gros (Thon, Daurade, ...) pour laquelle il faut sortir du lagon (NbC : et donc utiliser beaucoup d'essence, relativement chère dans les atolls). Nous ne jugeons pas, nous constatons, même si nous imaginons mal agir de la sorte. Mais notre voyage nous a appris à nous méfier des jugements hâtifs, et surtout des jugements très "européens" qui n'ont pas cours ici.

La partie Ouest du lagon de Makemo
Thomas dans un cocotierLe vent est annoncé du Sud, et le mouillage devant le village ne sera pas abrité. Donc nous partons pour la pointe Ouest de l'Atoll de Makemo où un mouillage bien abrité du vent de Sud nous permettra également de visiter un motu particulièrement beau. La navigation à travers le lagon (22 MN tout de même) se fait avec grand plaisir : la mer est plate, un bon petit vent, nous envoyons le spi et hop le bateau file à 8 Noeuds. Quel bonheur !

En revanche, le lagon est rempli de patates de corail qui affleurent, il faut donc sans arrêt assurer la veille et éviter les nombreuses patates qui heureusement se voient bien avec le soleil haut et dans le dos (NbC: vigie Cath à poste sur le roof !). Nous arrivons vers 14h au mouillage. Hélas, il est déjà tard car nous sommes en hiver et le soleil commence à être de face. Du coup, nous n'y voyons plus grand-chose. On s'approche doucement, et à un moment je commence à tourner et heureusement ! nous étions en train d'aller sur une patate qui affleurait. Ouf, on l'a échappé belle (NbC : AAARRRRGGGHHHH !). Bon, nous mouillons rapidement, histoire de ne pas tourner trop longtemps dans ce champ miné. Nous verrons bien demain si nous devons nous déplacer. Le mouillage se revèle très bien abrité de ce vent de Sud-Est, l'eau est plate, cassée par le platier du sud de l'atoll. Au matin, nous constatons un mouillage superbe, nous n'avons pas besoin de nous déplacer. Les abords du motu sont magnifique, avec une large bande de sable coralien teinté de rose. Nous apercevons également quelques requins "pointe noire".

Thomas dans un cocotier Un petit tour sur le motu pour que les enfants puissent se dégourdir les jambes. Nous cherchons en vain le lac Vain..., sorte de piscine salée naturelle où le roi de Makemo avait coutûme de venir y prendre son bain. En attendant, nous ouvrons quelques cocos pour l'eau et l'amande (NbC : aaaahhhh faim ! sssoooiiifff !! meuh non ! c'est juste pour le fun et cuisiner des firi-firi ! C'est beau un homme qui "débourre" une coco, ppffffrrr !). La cocoteraie ici vient d'être travaillé mais tout est en bazard, les gars ont tout laissé en plan sans rien ranger (NbC : pas les outils mais les cocos, la bourre, les palmes...): cela change de l'Est où la cocoteraie était magnifique, tout était bien nettoyé, propre. Mais l'un dans l'autre, il vaut certainement mieux tout laisser en plan au milieu de la cocoteraie, au moins, les palmes et les bourres de coco vont se décomposer et regénérer la terre. Comme quoi, le plus beau visuellement n'est pas forcément le mieux ! (NbC: c'est ce que les enfants tentent de t'apprendre en laissant traîner leurs jouets partout, mais bon t'es pas ouvert à l'éco-jouetologie à priori !). C'est un des problèmes de ces atolls, la terre y est très pauvre. Peu d'eau et seulement un peu de sable de corail, pas d'humus donc pas de terreau naturel, et les Paumotus ne font pas de terre, ils préfèrent brûler les détritus végétaux. En nous baladant sur le motu, nous sommes tombés dans un endroit où le sol était constitué de terre, de feuillage, de plame et coco séchées et il y avait du coup une plus large variété d'arbres, des pandamus par exemple. L'endroit sentait bon l'humidité (NbC : le sous-bois quoi ! avec tout plein de toiles d'araignées partout, partout, partout, faut se promener avec un baton sinon gare aux p'tites bêtes dans le visage, beeehhh !) tout en étant à l'ombre de hauts palmiers.

En plongée
une patate coralienne de MakemoNous profitons aussi de ce coin pour nous remettre à la plongée. C'est l'hiver ici, alors nous ne pouvons pas plonger trop longtemps (NbC: ouais ! plus d'une heure et on se les gèle ! arf ! ffrrrooiiidddd l'eau n'est qu'à 28°C trop dur) mais nous nous y remettons, les dernières vraies plongées datent de Cuba (il y a 6 mois). Et nous sentons que nous avons perdu... En plus, ici la nouveauté, ce sont les requins très nombreux. Dès que nous pêchons (chasse au fusil harpon), ils rappliquent aussi sec. Il nous faut un peu de temps pour nous habituer. Nous savons bien que le nombre d'accident avec les requins est faible, au pire ils viennent manger le produit de notre chasse. Mais bon, nous ne sommes quand même pas tranquille. Nous allons toujours pêcher à deux, un qui tire pendant que l'autre surveille les environs, prêt à repousser au cas où (NbC : En fait ils sont attirés par les bruits métalliques. La flèche lorsqu'elle est armée, les tirs, la chaîne ou l'ancre contre les patates... bref ! Pas toujours facile).

Au cours de nos plongées, nous pouvons admirer de nombreux coraux de toutes les couleurs (du bleu, violet, vert, blanc, ...) ainsi que des bénitiers aux couleurs tout aussi vives. Au niveau poisson, il n'y en a pas énormément. Nous suivons un banc d'une dizaine de carrangues et perroquet, mais c'est tout. Cela nous paraît bien pauvre en rapport avec le Vénézuela et Cuba où les eaux fourmillaient de poissons. Peut être que le lagon a été trop pêché par les Paumotus...Nous nous renseignerons subtilement à ce sujet... (NbC : les commerciaux c'est "subtil" ? ah oui ? pas encore vu ta "subtilité", mais plutôt ta "paterie" pfffrrrr !)

Par contre, la visibilité est bonne, l'eau est très claire. C'est agréable pour le snorkeling que nous pratiquons. Nous pouvons donc voir les requins de loin (NbC : oh oui, on les voit arriver à ... ben euh... 2 ou 3 mètres ?! cool !). Ils sont impressionnant à voir évoluer sous l'eau, un peu genre la force tranquille. Hier, nous avons vu en eau très peu profonde deux requins manger un poisson en moins de 5 secondes. D'un coup, slac, un requin attaque, une marre de sang s'étend dans l'eau, l'autre requin juste à côté se jette dessus et hop c'est fini, les requins s'éloignent. Il ne reste plus qu'une marre de sang à la surface de l'eau. Le tout en pleine matinée. Je me fais la réflexion que l'homme ne connaît encore que très mal ces animaux : tout le monde dit que les requins ne mangent que la nuit, et bien là, c'était en plein jour... (NbC : ou comment rassurer la famille...) Un poisson de corail à Makemo

Le bateau tourne avec le vent et comme il y a plein de patates de corail là où nous sommes mouillés, la chaîne se prend dans les coraux. Je décide donc de gréer sur ma ligne de mouillage des bouées, bouées que l'on trouve sur les motus - des bouées perdues par les stations perlières, il y en a beaucoup qui traînent sur les motus. Je monte donc 3 à 4 bouées le long de ma chaine pour que celle-ci "flotte" entre deux eaux et évite ainsi de se prendre dans les patates. Ca semble bien fonctionner, la chaine passe au dessus des patates de corail. C'est assez impressionnant à voir la chaine qui semble en suspension dans l'eau (NbC : un collier de bouées !).

Petit bobo deviendra grand
Si il y a un phénomène bizarre depuis que nous sommes dans le Pacifique, ce sont bien les petits bobos qui ne passent pas. En effet, pendant un an dans la Caraïbes, nous avons eu notre lot de petites blessures (NbC : ma balafre cranienne de 2,5cm te remercie du "petite" :) ). Nous les avons traités (désinfectés, rincés après nos baignades) et en quelques jours elles passaient. Ici, ce n'est plus du tout la même hisoire : une petite écorchure, une coupure sur une tête de corail, une ampoule au pieds, un bouton qu'on a gratté. Et bien nous avons beau rincer, désinfecter, faire tout ce qu'on veut, ça ne passe pas tant qu'on se baigne. La seule solution est de prendre des antibiotiques et de ne plus se baigner. C'est franchement énervant. Et surtout je m'interroge sur cette différence entre les Caraïbes et le Pacifique, enfin la Polynésie... Y aurait pas comme un effet atomique là-dessous ?!!? (si vous suivez mon regard en direction de Moruroa...).

Typiquement, un exemple : je me suis pincé un orteil dans nos filets à l'avant quand on descendait sur Raroia, rien de grave, même pas d'ouverture, pas de sang, rien. Pendant quatre jours, pas grand chose si ce n'est que l'orteil devenait sensible petit à petit. Puis d'un coup, hop, il y a plein de pus ! Et maintenant, cela fait deux semaines que Cath me refait un pansement de chez Pansement tous les jours ; dès que je sors du bain, je rince à l'eau douce. Mais pas moyen que ça passe. J'ai pris des antibiotiques, ça n'a rien fait (enfin pas sur ce bobo, ça a soigné mon ampoule purulée sur l'autre pied). Et c'est toujours pas fini, il n'y a plus de pus mais c'est toujours douloureux.

Comme quoi notre vie sait aussi être dure, non ? Vous ne trouvez pas ?
Boudiou, j'vous l'dis ma bonne dame, mieux vaut rester dans notre bonne vieille ville de B'sançon plutôt que d'partir vers ces contrées sauvageonnes !
(Nota Bene : je dis B'sançon, mais j'aurai pu dire North Fambridge, ou Pierre Bénite, ou Thézillieu, ou Romain, ou Pont de Buis, voire même Pin, ... enfin vous aurez compris que je ne vise personne).

Occupations au mouillage
Vous vous posez peut-être la question de ce que nous faisons toute la journée seuls dans un mouillage pendant plusieurs jours ? Et bien, nous nous occupons et surtout nous profitons du lieu.

Une journée type :
6h : Thomas et Romane se lèvent, ils jouent tranquillement dans leur cabine ou dans le carré (NbC : traduction : ils sortent tous les playmobils, les DS, les légo. Et quand ils ont faim....) 7h : ils viennent nous réveiller (enfin voir ce qu'on fait car en les entendant on se réveille petit à petit
Ensuite, petit-déjeuner en famille, préparé par Romane en ce moment
8h30 : Les enfants (re)sortent les playmobils (oui le Black Pearl est réputé pour être le paradis des playmobils !)
Romane faisant du kayak à Makemo Un petit travail de couture sur le lazzy bag (toile installée sur la bôme qui retient la grand-voile quand on l'affale, ie quand elle est descendue et rangée).
10h30 : deuxième travail de la matinée : mettre de l'ordre dans le mouillage. La chaine tourne autour d'une patate, je mets tout cela au propre car nous souhaitons partir tôt demain matin. Je demande à Cath de m'accompagner car 2 requins tournent autour de moi de trop près.
Romane s'entraine au kayak, elle revient de son petit tour très fière d'elle : "Eh Papa, t'a vu les muscles que ça me fait ?!!" "Oui ma fille, t'es forte."
Pendant ce temps là, Thomas se baigne.
11h30 : Qu'est-ce qu'on mange à midi ?
12h : On déjeune en famille d'une salade de chou/cornichon/pamplemousse et un bout de salami à l'ail
13h : temps calme pour les enfants pendant que Papa et Maman font la sieste ou bouquinent
14h : Le crumbble est enfin prêt, on le prend comme ça, pas grave si le repas est terminé depuis une heure. Les enfants jouent, les parents continuent leur sieste ou se motivent à faire un petit travail d'entretien (aujourd'hui, on remet le lazzy bag en place et ensuite c'est rangement des kayaks et de l'annexe, toujours pour pouvoir décoller tôt demain matin), ou alors bouquinent un super livre dont ils n'arrivent plus à décrocher, ou ils écrivent le blog.
16h : goûter, hummm
17h : on admire le coucher de soleil, souvent majestueux ici.
18h : Qu'est-ce qu'on mange ce soir ? Mais avec le ton de pas motivé pour faire à manger, ni même pour manger... réponses classiques : Ramen ? Eau chaude pour les parents et Lait chaud pour les enfants ? Pâtes ketchup/parmesan ? Semoule aux raisins ?
19h : Diner en famille, ce soir c'est eau chaude avec pain tout chaud qui sort du four.
19h30 : Thomas va se coucher
20h : Romane va au lit, les parents aussi soit pour dormir directement ou quelques fois regarder un film, mais tout le monde s'endort avant 22h.

Vous pouvez constater qu'on arrive assez bien à occuper nos journées, sans toutefois être débordé. Et puis si nous n'arrivons pas à faire un truc dans la journée, ou si nous n'en avons pas la volonté, et bien nous remettons au lendemain sans aucun scrupule ! (NbC : ouais d'abord !)

Ca commence trop bien
Et bien voila, déjà un mois que nous sommes dans les Tuamotu. Houlala, que c'est passé vite, j'ai vraiment pas vu le temps passé... une semaine à Raroia, et trois semaines ici à Makemo... J'avoue que je suis tombé amoureux des Tuamotu. C'est beau, vraiment beau. Une beauté sauvage, sèche, colorée, il y a quelque chose ici, un je ne sais quoi mais j'adore. Comme dit Cath, je lui dis plus souvent "Regarde comme c'est beau !" que "je t'aime" en ce moment... Et en plus, nous n'avons pas fait les plus beaux atolls. J'ai hâte de parcourir les plus beaux lagons mais d'un autre côté, j'ai envie de faire pas mal d'atolls car ils proposent chacun leur perspective propre. En tout cas, Makemo restera dans mon esprit comme un bel atoll. (NbC : sans poisson ni langouste !! arf ! revenu brecouille encore une fois... on se relâche c'est pas bon ! Mais bon, y'a les bons pêcheurs et les pêcheurs...).

Galerie de photo de Makemo :
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